L’histoire textile dans les Vosges

La filature et le tissage des matières textiles se sont développés dès le milieu du XIIIe siècle dans le vaste territoire qui correspond aujourd’hui à la Lorraine. A l’époque, les matières textiles travaillées étaient la laine, le chanvre et le lin. Les tisserands confectionnaient des draps de lits, des toiles destinées à fabriquer du linge de corps et des services de table à partir de filés de chanvre.

L’industrie cotonnière est née dans les Vosges il y a plus de 200 ans. La première entreprise qui voit le jour est une petite filature artisanale qui s’installe à Epinal en 1756. En parcourant la campagne vosgienne on trouve alors quantité de maisons remplies de fileuses de coton.

Puis, ces métiers artisanaux s’industrialisent.

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Dès 1765, les usines s’installent à l’emplacement d’anciens moulins pour profiter de la force hydraulique. La région montagneuse des Vosges devient alors une région cotonnière où s’érigent à profusion filatures et tissages.

En 1861, on dénombrait :

  • 28 filatures
  • 10 unités combinant filatures et tissages
  • 72 tissages

soit 110 usines employant 15 452 ouvriers

La guerre de 1870 pousse des industriels alsaciens à venir s’installer dans les Vosges et c’est ainsi que la filière devient complète dans le département.

A cette époque, la vie s’organise autour de l’usine textile. C’était l’époque du paternalisme. Certains industriels créent des logements, des crèches, des centres de formation, des maisons de retraite, des centres de vacances, des salles destinées à des activités culturelles et sportives.

Des mécanismes de retraite complémentaire voient le jour. C’est un véritable progrès social !

En 1930, 242 unités de production fonctionnent dans les Vosges, faisant ainsi travailler pas moins de 40 000 ouvriers.

Mais le principe de libération des échanges commerciaux adopté en 1951 met à mal l’industrie textile du fait de l’explosion des importations.

Pendant 50 ans, les entreprises vosgiennes ont su tirer profit d’une politique volontariste d’amélioration de la productivité liée à d’importants investissements et aux efforts en matière de créativité, d’innovation, de qualité, de recherche de nouveaux débouchés.

Elles ont ainsi permis aux Vosges d’être le premier département cotonnier de France avec plus de 50% de la production nationale.

Pourtant, la région de Gérardmer reste le berceau de la fabrication des toiles de lin et acquiert une réputation pour sa toile des Vosges.

Renommée mondiale incontestable qui bénéficie aux établissements implantés encore aujourd’hui dans les Vosges.

Le plus ancien établissement existant encore à l’heure actuelle est la société Garnier-Thiebaut.

L’univers du linge de maison est un univers de rêve qui perdure en Europe et dans le monde grâce à la conquête régulière de nouveaux marchés.

Mais ce passé a aussi un avenir. Quand la mondialisation pousse sans cesse à l’innovation, une nouvelle vision s’impose : moderne, offensive, sophistiquée, innovante, ouverte, créative. Telle est l’image de l’industrie textile aujourd’hui qui met en place de nouveaux procédés grâce à la mobilisation de chercheurs, de pôles de compétitivité et d’industriels.

Il ne faut pas oublier que c’est à l’industrie textile que l’on doit la création de la cellophane ; en effet un chimiste ayant voulu donner un aspect brillant à ses tissus les a recouverts d’une mince pellicule de viscose. Cette feuille de cellulose souple et transparente est devenue un matériau d’emballage.